Face à la réforme des lycées

Rédigé le 16 septembre 2022 par sundeplille

Trois exemples :

  • Roger, enseignant en mathématiques constate que les notes des élèves au baccalauréat ont été exagérément revues à la hausse. Il se pose beaucoup de questions sur son métier et sur la reconnaissance des acquis des élèves, sur l’éthique. Ces simulacres d’évaluations le décourage.
  • Amélia est enseignante en première en lycée général et subit l’un des effets inattendus, mais logiques, de la réforme du baccalauréat entrée en vigueur depuis la rentrée 2019 : désormais, trente professeurs en moyenne interviennent devant les élèves d’une même classe, contre dix-huit en 2018. Dans son état de service, le nombre de classes dans lesquelles elle intervient a fortement augmenté, ainsi que le nombre d’élèves par classe. Son métier a changé : elle passe son temps à corriger des copies et à subir la pression des parents. Elle va consulter son médecin car sa famille et ses proches lui conseillent de se reposer avant d’être totalement en burn-out.
  • Yasmina, professeur de prévention, santé et environnement en classe de terminale bac proAccompagnement, soins et services à la personne, pensait que les détracteurs de la réforme de la voie professionnelle étaient alarmistes. Elle n’a pas cru les syndicats qui prévoyaient une dégradation des conditions de travail, des pertes d’heures et de postes. Maintenant qu’elle est touchée de plein fouet, elle se rend compte que la concurrence entre collègue, mise en place à cause de cette réforme, est très dure. La perte de salaires et le bouleversement des fondements de son enseignement impacte sa santé.

La réforme du lycée général et technologique aboutit à une mise en concurrence généralisée entre les lycées pour l’obtention de tel ou tel enseignement de spécialité et entre les disciplines, donc aussi entre les collègues. Elle contribue au mal être des enseignants et aux mauvaises conditions de travail dans l’Education nationale.

Pour le lycée général avec des disciplines d’enseignement de spécialité (trois au choix en première, deux en terminale au choix parmi celles déjà pratiquées en première)

Face à :

  • De nouvelles inégalités : Du fait des contraintes budgétaires, les lycées n’ont pas été dotés de la même offre
  • La pression constante de l’évaluation par les directions et les familles
  • De nombreux professeurs suivant davantage de classes qu’auparavant
  • La mise en œuvre de Parcoursup, le choix des spécialités devient déterminant dans l’orientation post-bac créant un véritable marché des lycées, renforçant les inégalités
  • La remontée systématique des notes du bac et au sentiment de lassitude que cela suscite chez les collègues

Et pour le lycée technologique

Face à :

  • Mise en concurrence des établissements, des territoires et des individus
  • Réduction drastique des postes et des dépenses, en permettant de maximiser le nombre d’élèves par classe
  • Renforcement de la ségrégation sociale et scolaire, en éclatant l’offre de formation
  • Règne des petit-e-s chef-fe-s, des hiérarchies intermédiaires et des clientélismes locaux, et entretien d’un climat invivable

Et pour le lycée professionnel

Face à :

Renforcement du libéralisme pour le lycée professionnel sur le modèle de l’apprentissage : cela revient à mettre en place un partenariat beaucoup plus étroit avec les entreprises et cette offensive conduit à la destruction de la voie professionnelle sous statut scolaire.

Mise en danger : en 2019, l’Assurance maladie a recensé 10 301 accidents du travail d’apprenti·es.

Le SUNDEP Solidaires agit pour :

L’abrogation de la réforme du lycée, du bac actuel, de parcoursup


Le maintien du cadre national du baccalauréat, qui doit rester le premier grade universitaire

Le maintien d’un véritable anonymat lors des épreuves


Une réduction des effectifs par classe (maximum 25 élèves) et la mise en place d’un dédoublement systématique par un cadrage national


Un enseignement qui garantisse à tou-te-s les élèves l’appropriation de tous les types de savoirs – qu’ils soient manuels, techniques, artistiques ou théoriques – reposant sur des pratiques pédagogiques émancipatrices

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