Effondrement du nombre de candidat-es aux concours de l’Enseignement

Rédigé le 4 février 2020 par Martine Verdonck

La crise s’accentue depuis 2019.

Pour la session 2020 5,6 inscrit-es pour un poste en moyenne et 10% de baisse des inscriptions en un an. Des disciplines jusqu’à présent épargnées sont atteintes: SVT, SES.

Cette crise est aggravée par la dégradation du métier.
Les salaires des enseignant-es sont inférieurs à la moyenne de l’OCDE. Les politiques néo libérales ont dégradé les conditions de travail: baisse des moyens, augmentation des effectifs, pressions hiérarchiques , changements incessants de programmes, introduction des compétences à la place des savoirs, formation dégradée, charge de travail de plus en plus importante, le toujours plus grand nombre de tâches administratives.
L’élévation du niveau recrutement a été à l’encontre de ce qui était projeté et a eu comme conséquence une chute du nombre de candidat-es aux concours de l’ordre de 50% entre 2011 et 2013 (selon une étude de Mélina Hillion, chargée d’études à la DARES, publiée en 2019.)

La dernière réforme de la formation dans l’enseignement public , voulue par Blanquer, a été reportée d’un an face à la multiplication des motions et positions hostiles. Actuellement déjà , se lancer dans un Master enseignement c’est beaucoup d’incertitudes pour les étudiant-es qui ne sont pas garanti-es d’en sortir avec le diplôme et le concours. Avec la réforme Blanquer ce ne seront pas quatre mais cinq années à financer puisque le concours sera repoussé en fin de Master. Et si l’on choisit un Master enseignement pour se donner plus de chances pour réussir les nouveaux concours qui se veulent plus professionnels, il faudra accepter d’être contractuel-le , donc préparer et faire cours en responsabilité à tiers temps, tout en bachotant pour le concours et le Master.

L’effondrement du nombre de candidat-es aux concours de l’enseignement est donc le signe d’ une crise majeure pour notre métier. C’est à mettre en parallèle l’augmentation du nombre d’enseignant-es en situation de grande précarité notamment dans l’enseignement privé.

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